Quels ont été les principaux résultats présentés lors du 8e congrès de l’Académie européenne de neurologie (European Academy of Neurology, EAN), qui s’est tenu à Vienne, en Autriche, du 25 au 28 juin ? Deux éminents spécialistes commentent ici les études importantes, en soulignant leurs implications pour les soins.
Le Dr Ambra Stefani (postdoc à l’Hôpital général du Massachussetts [Massachusetts General Hospital], Boston, États-Unis) et le professeur Angelo Antonini (professeur de neurologie à l’Université de Padoue, Italie) commentent les progrès réalisés dans les domaines des céphalées, de l’accident vasculaire cérébral (AVC), de la sclérose en plaques, de la neuro-ophtalmologie, de la démence, du sommeil, de la neuropédiatrie, du syndrome de Guillain-Barré, de l’épilepsie, de la maladie de Parkinson, d’ataxie cérébelleuse, neuropathie et syndrome d’aréflexie vestibulaire (CANVAS) et de la dystrophie myotonique de type 1.
Pour en savoir plus sur les nouveaux résultats présentés lors de l’EAN 2022, veuillez consulter la couverture quotidienne de l’événement par Neurodiem.
Les participants à l’EAN 2022 ont appris comment une approche reposant sur l’intelligence artificielle peut prédire la réponse à l’anti-peptide relié au gène calcitonine (anti-CGRP) chez les patients atteints de migraine.
Des approches d’intelligence artificielle ont été utilisées pour sélectionner des caractéristiques afin de générer un modèle de prédiction de réponse à 30 %, 50 % et 75 % aux traitements anti-CGRP à 6 mois. À 6 mois, 60 % des patients ont obtenu un taux de réponse de 30 %, 43 % des patients un taux de réponse de 50 % et 17 % des patients un taux de réponse de 75 %.
Le Dr Stefani a commenté : « Cette étude comporte des implications cliniques pertinentes, même si elles ne pourraient concerner que les patientes (sur l’ensemble des patients migraineux inclus, 93 % étaient des femmes). Grâce à une approche reposant sur l’intelligence artificielle, les variables démographiques et les céphalées prédisent la réponse aux anti-CGRP, ce qui constitue les prémices d’un traitement individualisé.
« Potentiellement, en fonction de cette approche, différents phénotypes de patients migraineux pourraient être identifiés, ce qui permettrait d’élaborer des approches thérapeutiques plus efficaces à l’avenir. »
Lors de l’EAN 2022, des spécialistes ont rapporté l’association directe entre le statut de signes vasculaires de susceptibilité (SVS) et la présence d’une tumeur maligne active chez des patients victimes d’un AVC ischémique aigu (AIA) chez lesquels on a pratiqué une thrombectomie mécanique (TM).
L’absence de SVS était associée fortement à :
- une tumeur maligne active : odds ratio ajusté [ORa] : 4,85 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,94 à 12,11 ;
- une tumeur maligne occulte seule : ORa : 11,42 ; IC à 95 % : 2,36 à 55,20.
Le Dr Stefani a commenté : « D’après les résultats de cette étude, lorsqu’une IRM est effectuée en cas d’AVC ischémique aigu, le statut de SVS doit être évalué. En l’absence de SVS, une tumeur maligne active et occulte doit être suspectée. Ainsi, la prise en compte du statut de SVS pourrait améliorer la détection des tumeurs malignes dans l’AVC ischémique aigu ».
« La prise en compte du statut de SVS pourrait améliorer la détection des tumeurs malignes dans l’AVC ischémique aigu ».
Dr Ambra Stefani
Lors du congrès de l’EAN également, de nouvelles données ont indiqué que le recours à une thrombectomie mécanique permet de mieux déterminer l’étiologie de l’AVC par analyse histologique et immunohistochimique du matériel thrombotique prélevé (voir l’encadré).
Analyse du matériel thrombotique prélevé |
|
Histologie des caillots sanguins
Étiologie des caillots sanguins
|
|
|
Le Dr Stefani a commenté : « L’analyse histologique du matériel thrombotique prélevé lors d’une thrombectomie mécanique permet de distinguer les thrombus riches en érythrocytes des thrombus riches en thrombocytes/fibrine, qui sont associés respectivement à un AVC artério-embolique et cardio-embolique.
Cette analyse permettrait probablement, chaque fois que cela est possible, d’identifier l’étiologie de l’AVC, en particulier chez les patients victimes d’un AVC embolique d’étiologie indéterminée. Chez ces patients, la présence de caillots sanguins riches en thrombocytes/fibrine devrait augmenter la suspicion d’origine cardio-embolique et pourrait entraîner des modifications ultérieures des algorithmes de diagnostic et de traitement. »
« Cette analyse permettrait probablement, chaque fois que cela est possible, d’identifier l’étiologie de l’AVC. »
Dr Ambra Stefani
Dans le cadre de l’étude sur le manque de sommeil et de l’évolution de l’AVC (Sleep Deficiency and Stroke Outcome Study), les chercheurs ont rapporté que la variabilité de la pression artérielle (VPA) et, dans une moindre mesure, la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC), prédisaient des événements cérébro-cardiovasculaires (ECCV) futurs chez les patients victimes d’un AVC aigu.
La variabilité de la pression artérielle systolique (PAS) et de la pression artérielle diastolique (PAD) était associée à un risque accru d’ECCV :
- Écart-type (ET) de la PAS : odds ratio (OR) de 1,70 ; IC à 95 % : 1,17 à 2,48 ; p = 0,005
- ET-PAD : OR, 1,41 ; IC à 95 %, 1,02 à 1,96 ; p = 0,037
Le professeur Antonini a commenté : « Il y a peu de données sur la VPA et la VFC comme facteurs prédictifs potentiels d’événements cérébro-cardiovasculaires futurs chez les patients victimes d’un AVC aigu. Cette étude a analysé 92 sujets ayant présenté un événement cérébro-cardiovasculaire dans les 3 ans sur 437 sujets victimes d’un AVC. Les meilleurs facteurs prédictifs étaient la PA systolique (OR 1,7) et la VFC non linéaire (OR 1,26), ce qui indique qu’il est essentiel de contrôler la PA pour prévenir la récidive d’événements vasculaires aigus après le premier AVC. »
« Il est essentiel de contrôler la PA pour prévenir la récidive d’événements vasculaires aigus après le premier AVC. »
Professeur Angelo Antonini
Dans la sclérose en plaques (SEP), la protéine acide fibrillaire gliale sérique (serum glial fibrillary acidic protein, sGFAP) a été mise en évidence comme un biomarqueur important de progression de la maladie.
Des chercheurs ont analysé les taux de sGFAP et les taux sériques de neurofilaments à chaîne légère (sNfL ; quantificateurs de la neurodégénérescence et de l’activation astrocytaire) chez 259 patients dans les 6 mois suivant l’obtention d’un score EDSS confirmé de 3 ou plus. Les patients ont été suivis pendant une durée médiane de 7,6 ans.
Après ajustement en fonction de l’âge et du sexe, les chercheurs ont rapporté que :
- la sGFAP était corrélée positivement avec un risque plus élevé de progression de la maladie confirmée à 6 mois (PMC6m ; hazard ratio [HR] 1,64, p = 0,006) ;
- la corrélation entre la sGFAP et la PMC6m était plus forte chez les patients présentant de faibles taux de sNfL (HR 2,30, p = 0,006), même si le taux de sNfL seul n’a pas permis de fournir un pronostic pour la PMC6m ;
- le taux de sNfL a augmenté chez les patients dont la maladie était active après l’inclusion (moyenne 12,5 pg/ml contre 11,7 pg/ml dans la maladie inactive ; p = 0,036).
Les chercheurs ont conclu que, dans cette cohorte de patients atteints de SEP progressive, les taux plus élevés de sGFAP étaient un indicateur de progression, tandis que les taux de sNfL reflétaient l’activité aiguë de la maladie. Les deux pourraient être utilisés pour stratifier plus efficacement les patients dans la recherche et les essais cliniques ont-ils ajouté.
Le Dr Stefani a commenté : « Les marqueurs de l’activité et de la progression de la maladie chez les personnes atteintes de SEP progressive sont de la plus haute importance. Cette étude a évalué la sGFAP et montré qu’elle indique une progression de la maladie au cours des 6 mois suivants. Ce marqueur sérique pourrait être utile non seulement pour son application dans les essais cliniques, mais également potentiellement pour améliorer rapidement les stratégies thérapeutiques chez les personnes atteintes de SEP progressive. »
Le professeur Antonini a également commenté cette étude : « Ces résultats sont importants. Une combinaison des deux marqueurs sériques, relativement facile à tester, pourrait être utilisée à l’hôpital pour identifier les patients atteints de SEP dont la maladie est active et identifier les patients présentant un risque de progression plus faible. »
« Ce marqueur sérique [sGFAP] pourrait aider à améliorer les stratégies thérapeutiques chez les personnes atteintes de SEP progressive »
Dr Ambra Stefani
L’amincissement de la couche rétinienne après une névrite optique (NO) pourrait s’avérer utile comme facteur prédictif de rémission ultérieure après une poussée dans la SEP évoluant par poussées, selon une nouvelle étude présentée lors du congrès de l’EAN 2022.
Dans les analyses multivariées, une rémission incomplète après une poussée non liée à une NO était prédite par l’amincissement de la couche plexiforme interne des cellules ganglionnaires (CPICG).
Le Dr Stefani a commenté : « D’après les résultats de cette étude, la TCO peut être un instrument fiable pour prédire une rémission ultérieure après une poussée dans la SEP évoluant par poussées. Après une névrite optique, l’amincissement de la couche optique prédisait une rémission ultérieure après une poussée.
« Les études futures devraient évaluer si les changements de stratégie thérapeutique en tenant compte des résultats d’une TCO après une névrite optique améliorent les résultats à long terme chez les patients. Si c’est le cas, cet examen rapide peut être mis en œuvre dans les arbres de décision du traitement. »
« La TCO peut être un instrument fiable pour prédire une rémission ultérieure après une poussée dans la SEP évoluant par poussées. »
Dr Ambra Stefani
Les participants au congrès de l’EAN 2022 ont appris que les allèles intermédiaires (AI) de l’huntingtine en association avec l’âge et l’apolipoprotéine E (APOE) ε4 augmentent le risque d’évolution vers des troubles cognitifs légers (TCL) chez les patients présentant un déclin cognitif subjectif (DCS) :
- La maladie a évolué vers des TCL chez 44 des 106 patients atteints de DCS (41,51 %) et n’a pas évolué vers des TCL chez 62 patients (58,49 %).
- Le taux de progression vers des TCL était associé aux AI, à l’âge à l’inclusion et à l’APOE ε4.
Le Dr Stefani a commenté : « Des marqueurs permettant de faire la distinction entre les personnes présentant un déclin cognitif subjectif évoluant vers des troubles cognitifs légers (et pour finir une démence) et les personnes dont le déclin n’évolue pas sont vraiment nécessaires. D’après cette étude, les allèles intermédiaires de l’huntingtine sont prometteurs en tant que marqueurs.
« Si leur association avec le risque d’évolution vers des troubles cognitifs légers est confirmée, ils pourraient être utilisés dans la pratique clinique, par exemple, dans les centres de la mémoire pour stratifier les patients en fonction du risque d’évolution et pourraient être inclus dans les arbres de décision diagnostiques et thérapeutiques à l’avenir. »
« Les allèles intermédiaires de l’huntingtine pourraient être utiles dans la pratique clinique pour stratifier les patients en fonction du risque d’évolution. »
Dr Ambra Stefani
Entretemps, la pTau 181 plasmatique a été mise en évidence comme outil de diagnostic non invasif et utilisable, favorable pour détecter le début de la cascade neuropathologique de la maladie d’Alzheimer (MA) chez les patients.
Les chercheurs ont rapporté que la concentration médiane de pTau 181 plasmatique était de 1,4 pg/ml chez les témoins sains, de 2,0 pg/ml chez les patients présentant un déclin cognitif subjectif (DCS), de 2,4 pg/ml chez les patients présentant des troubles cognitifs légers (TCL) et de 3,4 pg/ml chez les patients atteints de la MA.
Le Dr Stefani a commenté : « L’outil de diagnostic suggéré est non invasif et utilisable. Les résultats présentés issus d’une grande cohorte suggèrent des applications cliniques potentielles de la pTau plasmatique dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et de ses stades prodromiques.
« C’est particulièrement intéressant compte tenu de l’accent mis de plus en plus sur la prévention de la neurodégénérescence afin d’améliorer la santé cérébrale. »
La spécificité et la valeur prédictive positive des questionnaires de dépistage des troubles du comportement en sommeil paradoxal (TCSP) étaient faibles à très faibles selon les résultats d’une étude prospective présentée lors du congrès de l’EAN.
Les patients de l’étude ont rempli le questionnaire de dépistage des TCSP (QDTCSP), la seule question portant sur les TCSP (1QTCSP) et l’inventaire des TCSP d’Innsbruck. La sensibilité, la spécificité et la précision étaient les suivantes :
- 79,3 %, 47,3 % et 50,3 % pour le QDTCSP
- 75,9 %, 66,1 % et 67 % pour le 1QTCSP
- 89,7 %, 54,6 % et 57,9 % pour l’inventaire des TCSP d’Innsbruck
- 96,6 %, 33,3 % et 39,4 % pour les trois questionnaires combinés
Le Dr Stefani a commenté : « Des études antérieures de moindre envergure et cette grande étude reposant sur la vidéo-polysomnographie du groupe SINBAR (Sleep Innsbruck Barcelona) ont montré que les questionnaires de dépistage des TCSP sont peu performants en dehors du cadre des études de validation. Si de tels questionnaires sont utilisés dans la pratique clinique, les neurologues généralistes doivent être conscients du nombre élevé de faux positifs et prudents lors de la communication des résultats du questionnaire aux patients.
« Si un diagnostic de TCSP “probable” est posé en fonction de questionnaires, les patients peuvent s’inquiéter du développement d’une alpha-synucléinopathie malgré l’absence de diagnostic définitif de TCSP. Des conseils attentifs sont donc de la plus haute importance dans ce contexte. »
« Les neurologues généralistes doivent être conscients du nombre élevé de faux positifs lors de l’utilisation des questionnaires TCSP et prudents lors de la communication des résultats du questionnaire aux patients. »
Dr Ambra Stefani
Dans d’autres recherches présentées lors du congrès de l’EAN 2022, des spécialistes ont rapporté que les troubles du sommeil étaient un facteur de risque de déclin cognitif chez les personnes âgées. L’efficacité du sommeil, le réveil après l’endormissement et l’indice de fragmentation (p < 0,01) prédisaient les performances de la mémoire lors du suivi dans des modèles non ajustés et des modèles ajustés.
Le professeur Antonini a commenté : « Plusieurs études ont indiqué qu’il existe un risque accru de dépôt de β-amyloïde (βA) avec une réduction de la durée de sommeil nocturne et que cela peut se produire tôt avant que des troubles cognitifs ou un dépôt de βA significatif se manifeste chez les patients. Cette étude a évalué prospectivement un groupe de personnes âgées suivies pendant 18 mois.
« Les résultats indiquent que l’efficacité du sommeil, le réveil après l’endormissement et l’indice de fragmentation prédisaient les performances mnésiques lors du suivi, ce qui étaye le concept de sommeil perturbé comme facteur de risque de déclin cognitif. »
Dans une étude innovante, les chercheurs ont développé un robot enfant, Pepper, destiné à l’entraînement des compétences sociales chez les enfants atteints de déficits sociaux. Lors du congrès de l’EAN, des résultats prometteurs sur les interactions des enfants avec Pepper pendant la neurorééducation du déficit social ont été présentés.
Les données observationnelles ont montré que les enfants ont commencé à interagir rapidement (dans les 3 minutes) avec le robot. Les résultats de l’enquête ont révélé une probabilité de 98 %, une sécurité perçue de 83 %, une intelligence perçue de 81 % et un anthropormorphisme de 64 %.
Le Dr Stefani a commenté : « Les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle font partie de la médecine moderne. L’approche de neurorééducation du déficit social chez l’enfant décrite ici est une idée intéressante, qui peut fournir et stimuler l’interaction dans un type d’environnement “protégé”.
« Il serait intéressant d’évaluer les modifications des interactions sociales à long terme en utilisant cette approche afin d’évaluer les bénéfices potentiels de l’intégration du robot enfant Pepper dans les programmes de rééducation. »
Syndrome de Guillain-Barré (SGB)
Une étude menée dans le nord de l’Italie a montré une augmentation significative du syndrome de Guillain-Barré (SGB) entre mars 2020 et mars 2021 par rapport à l’année précédente, ce qui soutient des études antérieures suggérant un lien entre la COVID-19 et le SGB.
- L’incidence estimée du SGB était de 1,41 cas (IC à 95 % : 1,18 à 1,68) en 2020 contre 0,89 cas pour 100 000 personnes/an (IC à 95 % : 0,71 à 1,11) en 2019.
- L’incidence cumulée du SGB a augmenté de 59 % entre mars 2020 et mars 2021
Le professeur Antonini a commenté : « Depuis l’épidémie de COVID-19, des preuves ont suggéré la présence d’une association entre le spectre du SGB et le coronavirus 2 responsable d’un syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2).
« Il s’agit de l’une des évaluations systématiques les plus importantes de la littérature. Les cas de SGB dans 14 hôpitaux de référence dans le nord de l’Italie entre mars 2020 et mars 2021 ont été recueillis et divisés en cas positifs pour la COVID-19 et en cas négatifs pour la COVID-19. Les patients atteints de SGB diagnostiqués entre janvier 2019 et février 2020 dans les mêmes hôpitaux ont été pris en compte comme population témoin.
« L’incidence cumulée du SGB a augmenté de 59 % pendant la période de mars 2020 à mars 2021, avec une incidence de 1,41 cas contre 0,89 cas pour 100 000 personnes/an (IC à 95 % : 0,71 à 1,11) en 2019. Ces résultats indiquent qu’il existe un lien entre la COVID-19 et le SGB, et la prévention est importante. »
« Ces résultats indiquent qu’il existe un lien entre la COVID-19 et le SGB, et la prévention est importante. »
Professeur Angelo Antonini
Une étude examinant la durée de l’épilepsie pharmaco-résistante chez des patients orientés vers le centre d’épilepsie de Brno (Brno Epilepsy Center) pour un traitement chirurgical potentiel n’a pas montré de diminution de la durée dans le temps.
Les chercheurs ont constaté que la durée de l’épilepsie avant l’orientation vers le centre n’a pas diminué : 17 ans pour la période 1995-2000, 18,2 ans pour la période 2001-2010 et 18,1 ans pour la période 2011-2020 (p = 0,72). La durée moyenne de la procédure de diagnostic a été réduite significativement de 2,6 à 1,4 ans (p < 0,001).
Le professeur Antonini a commenté : « Il existe plusieurs nouveaux traitements dans l’épilepsie, mais il reste une proportion importante de patients chez qui la maladie est mal contrôlée. Les interventions chirurgicales sont un traitement important et souvent sous-utilisé chez les patients atteints d’épilepsie focale pharmacorésistante. Ici, les auteurs examinent leur expérience chez 384 patients chez lesquels on a pratiqué une chirurgie intracrânienne et 221 patients chez lesquels on a pratiqué une stimulation du nerf vague (SNV) implantée entre 1996 et 2020.
« Pendant les trois périodes analysées, la durée de l’épilepsie avant l’orientation vers le centre n’a pas diminué, mais la procédure de diagnostic au centre est passée de 2,6 ans à 1,4 an et, plus important encore, il y a eu davantage de patients présentant des localisations non temporales traités.
« Ces résultats indiquent que les options chirurgicales sont une option thérapeutique importante dans tous les cas où les médicaments ne permettent pas un contrôle optimal. »
« Les options chirurgicales sont une option thérapeutique importante dans tous les cas d’épilepsie où les médicaments ne permettent pas un contrôle optimal. »
Professeur Angelo Antonini
Les résultats d’une étude de phase 3 (NCT03781167) ont montré que la foslévodopa/foscarbidopa en administration sous-cutanée continue était généralement sûre et améliorait les complications motrices et l’akinésie matinale dans la maladie de Parkinson avancée.
Les événements indésirables les plus fréquents étaient des événements cutanés au site de perfusion, dont la majorité étaient non graves, d’intensité légère/modérée et se sont résolus. Des améliorations des complications motrices ont été observées dès la Semaine 1 et ont persisté jusqu’à la Semaine 5.
Les résultats de sécurité d’emploi à long terme (102 mois) de l’étude BeyoND (NCT02726386) ont montré que la perfusion continue de lévodopa/carbidopa avec le ND0612 était sûre, avec des événements indésirables apparus sous traitement (EIAT) locaux généralement légers à modérés, qui étaient réversibles et que l’on pouvait prendre en charge.
Les EIAT les plus fréquents étaient les réactions au site de perfusion, par exemple, des nodules, un hématome, une infection, une douleur et des escarres, qui étaient généralement réversibles et que l’on pouvait prendre en charge.
Le professeur Antonini a commenté : « À mesure que la maladie de Parkinson progresse, la fenêtre thérapeutique de la lévodopa orale se rétrécit et les complications motrices deviennent fréquentes. Jusqu’à il y a peu, la lévodopa ne pouvait être administrée par voie orale qu’en plusieurs administrations par jour, ce qui aboutissait à une mauvaise observance. Ces deux études apportent des preuves de l’efficacité et de la sécurité d’emploi de deux formulations différentes de lévodopa par voie sous-cutanée.
« Les deux formulations ont montré un bénéfice à long terme avec une réduction des périodes de repos et une amélioration du temps avec une bonne mobilité. Le profil de sécurité d’emploi à long terme est similaire, les nodules injectables et l’érythème restant les événements indésirables les plus fréquents. À l’avenir, nous pourrions imaginer que la perfusion sous-cutanée de lévodopa devienne le premier choix parmi les traitements assistés par dispositif. »
« À l’avenir, nous pourrions imaginer que la perfusion sous-cutanée de lévodopa devienne le premier choix parmi les thérapies assistées par dispositif. »
Professeur Angelo Antonini
Ataxie cérébelleuse, neuropathie et syndrome d’aréflexie vestibulaire (CANVAS)
Les nouvelles recherches de l’EAN 2022 comprenaient une description phénotypique détaillée des patients atteints d’ataxie cérébelleuse, de neuropathie et de syndrome d’aréflexie vestibulaire (cerebellar ataxia, neuropathy and vestibular areflexia syndrome, CANVAS) confirmée génétiquement, une affection souvent sous-diagnostiquée. Des spécialistes ont décrit les symptômes et les manifestations chez 9 patients (reportez-vous à l’encadré).
Évaluation de 9 patients atteints de CANVAS confirmée génétiquement |
|
|
|
|
Le professeur Antonini a commenté : « La CANVAS se manifeste en milieu de vie comme une ataxie progressant lentement, une neuropathie sensorielle et une altération bilatérale du réflexe vestibulo-oculaire. Les auteurs présentent une série de neuf porteurs du facteur de réplication de répétition biallélique dans la sous-unité du complexe 1 confirmés génétiquement. Étant donné la disponibilité de la génétique, la CANVAS doit être envisagée plus souvent dans le diagnostic différentiel de l’ataxie tardive et de la neuropathie sensorielle. »
« La CANVAS doit être envisagée plus souvent dans le diagnostic différentiel de l’ataxie tardive et de la neuropathie sensorielle. »
Professeur Angelo Antonini
Dystrophie myotonique de type 1
Les taux sériques de neurofilaments à chaîne légère (NfL) sont un biomarqueur potentiel des lésions du système nerveux central (SNC) dans la dystrophie myotonique de type 1 (DM1), selon les résultats d’une étude pilote présentée lors du congrès de l’EAN 2022.
Les taux sériques moyens de NfL (±erreur type de la moyenne [ETM]) étaient significativement plus élevés chez les patients atteints de DM1 (25,32 pg/ml ±4,45) que chez les témoins appariés sur l’âge (6,2 pg/ml ±0,48). Dans le groupe DM1, les taux de NfL étaient corrélés positivement avec l’âge des patients.
Le professeur Antonini a commenté : « Des biomarqueurs diagnostiques permettant d’évaluer la sévérité de l’atteinte cérébrale ou la réponse au traitement sont encore nécessaires dans la DM1. La disponibilité récente de la mesure des taux sériques de NfL par immunodosage ultrasensible offre un biomarqueur relativement simple et sensible de la gravité de la maladie et/ou de la réponse au traitement dans les troubles distincts du SNC.
« Les auteurs ont démontré que les taux de NfL n’étaient corrélés positivement qu’avec l’âge des patients, mais qu’il n’y avait pas de corrélation avec les données cognitives, de neuro-imagerie et les autres paramètres recueillis. Ces résultats indiquent que les neurofilaments à chaîne légère permettent de détecter l’atteinte cérébrale dans la DM1 et sont un marqueur de neurodégénérescence. »
« Les neurofilaments à chaîne légère permettent de détecter l’atteinte cérébrale dans la DM1 et sont un marqueur de neurodégénérescence. »
Professeur Angelo Antonini